PONTARLIER -
Portrait
Gilbert, le syndicaliste littéraire
Gilbert Chagrot a été magasinier et délégué syndical. Mais pas seulement ! Cet amoureux de la culture s’est toujours intéressé à la peinture, la poésie et la musique. Rencontre.
L'Est Républicain -
Gilbert, le syndicaliste littéraire.
Délégué syndical pendant 22 ans à Nestlé France sur le site de Pontarlier, Gilbert Chagrot est aussi un touche à tout, amoureux de culture.
C’était en 1968, il y avait du travail partout dans les entreprises à l’époque raconte ce fan de Proudhon qui avait le militantisme romantique chevillé au corps. Magasinier pendant vingt ans, il sera affecté ensuite à la production chocolatée et arrive au syndicalisme au moment de la restructuration du site pontissalien sous l’étiquette CFDT. Un traumatisme pour certains, une opportunité de départ anticipé pour d’autres. « J’ai été poussé par Paul Gnecchi et Gilbert Pobelle, des hommes bien, larges d’esprit et proches des préoccupations des jeunes. » Et c’est ainsi qu’il se retrouve à cogérer avec la direction la destinée salariale de 300 personnes durant cette longue période sans conflits. Une lourde responsabilité et un rôle délicat puisque l’on rentre bien souvent dans la vie intime des personnes et de leurs problèmes sociaux. Pour illustrer son propos, il ajoute : « C’est au pied du mur qu’on voit le mieux le mur ! ». Gilbert va assumer cette fonction avec calme. et intelligence.
Un parcours atypique
En janvier 2011, c’est la fin de l’aventure professionnelle mais la continuité d’une passion culturelle au sens large.« Depuis mon enfance, je bouquine, je dessine, je peins et je fais de la photo. Et depuis longtemps j’écoute sans modération du blues noir. » Gilbert Chagrot a été élu dans sa commune de Goux-les-Usiers et a été aussi bénévole durant 22 ans à la Maison de quartiers des Pareuses en animant notamment un atelier de peinture et de poésie. C’est à ce moment-là qu’il se lie d’amitié avec une famille guinéenne, par hasard, lui qui est féru de littérature africaine.
A priori pas de rapport entre tout ça sauf que le blues noir a été créé par des paysans malheureux travaillant dans les champs de coton et déportés aux États-Unis. « Tout cela nous ramène à l’histoire de l’esclavage », soupire celui qui est également adhérent de l’association Repair qui a pour but l’accueil et l’accompagnement de réfugiés à Pontarlier et ses environs. Aujourd’hui, Gilbert Chagrot continue de naviguer entre expositions de peintures, animation de blogs et longues promenades dans la nature avec son chien. Il assure n’avoir aucun regret. « Je ne suis pas un nostalgique, je vais de l’avant », dit-il.
Parole d’un sage au parcours atypique et foisonnant qui a mis les relations humaines au centre de son existence.




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